SONGE d’UNE NUIT d’ETE
Du 3 au 6 juillet 2015
Au Planétarium de Bretagne, Pleumeur Bodou
Adaptation et mise en scène: Rémi Chagnoux
Musiques: Aude Wetterwald et Michael Mikulin
Régie lumière : Sarah Billon & Julie Cotinaud
Régie son: Amanda Hinault (assistante à la mise en scène)
La Pièce
Amours des hommes, désirs des théâtreux, désaccords des êtres merveilleux se croisent, s’entremêlent dans un tissu étoilé.
Dans cette nuit d’été, les amants, ensorcelés par Puck, l’elfe farceur aux ordres d’Obéron, errent dans le bois, courant d’une amoureuse à l’autre. Bottom, le “jeune premier” de la troupe du petit théâtre, transformé en âne par le même Puck, devient l’objet du désir de Titania, la reine des fées. Les fées chantent et dansent au cœur de la nuit au son des harpes.
Au matin, tout rentre dans l’ordre. Mais, pour fêter les noces, place au théâtre…
Pauvres artisans!
Leur pièce, autour d’un mur, est “la plus stupide qu’on ait jamais entendue” jusqu’à ce que, magie du théâtre, le plus timide des comédiens, travesti en femme, livre tout à coup une émotion inattendue.
Tout finit dans le rêve avec le retour des elfes et des fées…
Shakespeare nous conduit par la main dans le royaume des songes, libérant nos rires et nos émerveillements, il nous parle de la fragilité du sentiment amoureux, de la passion du théâtre, il donne aux femmes une parole féministe étonnante pour cette époque…
Il a peut-être signé là sa plus belle pièce, voire même la plus belle de l’histoire du théâtre.
Mise en Scène
Le texte de la pièce a été beaucoup travaillé en consultant plusieurs traductions et réécrit à partir de l’original anglais. L’action, située par Shakespeare dans un royaume d’Athènes intemporel, a ici été transposée en Cornouailles britanniques, dans une époque mythique, précédant celle du roi Arthur. Les noms des amoureux ont été modifiés ainsi que toutes les références à la culture gréco-romaine en choisissant dans l’univers des divinités celtes correspondantes.
Le plus beau ciel nocturne du Trégor vers 20 heures 30 en été? La réponse est venue très vite : le Planétarium de Bretagne! Nous y avons été très bien accueillis. En plus de sa voûte étoilée, son espace central circulaire évoquait le cirque. Il nous donnait la possibilité de jouer dans l’ensemble de la salle, dans les allées, dans la coursive nous offrant un contact trés proche avec le public.
Chants, musiques et danses sont souvent présents dans les pièces du barde de Stratford. Tout particulièrement dans le songe.
Un partenariat avec l’ École de Musique du Trégor : quelques élèves de sa classe de harpe, dirigée par Aude Wetterwald, partirent voyager avec nous en “Shakespearie” sur des chorégraphies imaginées et organisées par Marie-Claude Romagny, comédienne de la troupe.
Est-ce la qualité des fauteuils? La renommée de la pièce? Le ciel du Planétarium? Le public a répondu présent. Dès le premier soir, il nous a fallu accepter des spectateurs à des places que nous aurions préféré neutraliser et, à partir de la deuxième séance, nous devions refuser du monde tous les soirs.
Que les spectateurs moins bien placés, que ceux qui n’ont pu entrer et tous les autres écoutent la tirade finale de Puck…
Si nous, pauvres fantômes que nous sommes, nous vous avons un peu ennuyés, dites-vous seulement que vous venez de faire un somme autour de quelques rêves partagés. Ces visions qui flottaient devant vous, cette pauvre et faible histoire, ne les prenez que pour un songe dans une nuit d’été. Alors pardon, ne nous grondez pas. Aussi vrai que Puck est mon nom, si nous avons la chance d’éviter vos sifflets, nous ferons mieux la prochaine fois… Ou alors Puck n’est qu’un fieffé menteur…