HENRY V
Du 5 au 8 juillet 2019
au Château de Tonquédec
Mise en scène: Nicole Galalem
Régie lumière et son:
Rémi Chagnoux
La Pièce
Si le nom d’Azincourt (“Agincourt” pour les anglophones), petit village du Pas-de-Calais de 302 habitants, est connu dans le monde entier, c’est en partie grâce à William Shakespeare. Sa plume virtuose, généreuse et insolente a magnifié le triomphe des troupes du roi Henry V sur la chevalerie française lors cette fameuse bataille du 25 octobre 1415, “jour de la Saint-Crépin“. Rédigée vers 1599, sa pièce de théâtre, Henry V, a connu une formidable postérité. Elle a été jouée dans le monde entier et adaptée au cinéma par Laurence Olivier (1944) et Kenneth Brannagh (1989). Elle a profondément imprégné la culture populaire britannique. Tant est si bien que l’on ne semble plus vraiment faire de distinction outre-Manche entre le récit shakespearien d’Azincourt et les faits historiques, tels qu’ils se sont déroulés.
Il faut dire que certaines tirades ont durablement marqué les esprits. C’est pour cette pièce de théâtre que Shakespeare a notamment inventé les expressions “happy few” et “band of brothers” dans le brillant discours qu’il prête au roi d’Angleterre avant la bataille. “Et la Saint-Crépin ne reviendra jamais, d’aujourd’hui à la fin du monde, sans qu’on se souvienne de nous (…) Car celui qui aujourd’hui versera son sang avec moi sera mon frère”. Pour Shakespeare, la victoire d’ Azincourt célèbre le triomphe d’une armée populaire, humble mais soudée, sur une noblesse française bouffie d’orgueil et de suffisance. Elle symbolise surtout l’unité de la nation anglaise – et même britannique – autour de son roi (“Je suis Gallois, vous savez cher compatriote“, dit Henry V à l’un de ses soldats). Quitte à prendre quelques libertés avec la véritable histoire…
Mise en Scène
Le défi que s’était lancé Nicole Galalem, la metteuse en scène a été parfaitement relevé!
Les scènes se sont succédées passant de l’exposition historique au drame en passant par ces scènes comiques dont Shakespeare a le secret, des scènes de combat avec la participation des passionnés de combat médiéval de l’association Kalon Kleze… La richesse des costumes, l’éclat des armures, des casques, des épées s’inscrivait dans la splendeur du fabuleux décor qu’offrait le magnifique château de Tonquédec : un spectacle grandiose dans les lumières naturelles d’un début de soirée d’été.
Le temps superbe probablement, la célébrité du site certainement, le renom de la pièce ont fait que le public a répondu présent en masse. Seule l’électricité du château a été source de soucis : soucis dont le public ne s’est guère aperçu…
Les fantômes d’Henry V, du roi Charles VI, du Dauphin Louis, de la princesse Catherine et des autres hanteront longtemps le château de Tonquédec au son de nos musiques, du cliquetis des armes et des salves de canon…